Titan : une Terre de méthane
Reconstitution de la descente de Huygens sur le sol de Titan
Après avoir rappelé que Cassini-Huygens représentait « "la mission
robotisée la plus complexe jamais entreprise " » et qu'elle était «" un
bel exemple de coopération internationale" », Jean Pierre Lebreton est
revenu sur les données du voyage comme l'utilisation par Cassini de
l'assistance gravitationnelle pour atteindre le système de Saturne : 7
ans de voyage, 2 passages autour de Vénus et 2 passages autour de la
Terre avant d'atteindre la zone d'Encelade et de Titan (pour une
distance Terre-Titan de 1,2 milliard de kilomètres, Cassini a en
réalité parcouru 3 milliards de kilomètres avant d'atteindre sa cible).
Il a ensuite énuméré les principaux résultats obtenus sur Titan
à l'aide des 8 survols de Cassini – 37 restent à venir ! - et du
parachutage de Huygens dans son atmosphère :
* Le cycle du
méthane sur Titan est semblable au cycle hydrologique sur la Terre :
«"Titan ressemble comme deux gouttes de méthane à la Terre "» ;
*
Les UV du soleil et les particules chargées de l'environnement ionisé
de Saturne induisent une chimie organique très évoluée dans
l'atmosphère de Titan ;
* Les aérosols sont le siège d'une chimie
complexe : dans l'atmosphère, le méthane et le diazote se recomposent
pour former une famille d'hydrocarbures qui envahissent l'atmosphère,
se condensent au-dessus de la tropopause et retombent sous forme de
pluie à la surface, formant un dépôt de plusieurs centaines de mètres ;
* L'atmosphère est épaisse, riche en azote et en méthane, et
c'est un « monde idéal » pour une descente en parachute. Jean Pierre
Lebreton a d'ailleurs ajouté à ce sujet que «"ces missions futures
utiliseront très certainement un système de rentrée "(NDLR : Avec un
bouclier thermique profilé pour l'entrée dans l'atmosphère) et "un
système de parachute pour descendre à la surface".»