Actualités IRFU
Actualités IRFU
Détection par Einstein Probe d’une source X transitoire provenant d’une galaxie de l’époque de la réionisation de l’Univers
La mission Einstein Probe (EP), lancée en janvier 2024, vise à détecter en temps réel des explosions cosmiques en rayons X, libérant une énergie extrême. Ces phénomènes, appelés transitoires X rapides (FXT), servent de puissantes lampes de fond pour explorer l’Univers. Depuis son lancement, EP en a identifié environ 80, dont une vingtaine avec suivi au sol permettant de dater leurs galaxies hôtes.
Le 15 mars 2024, EP a observé l’événement EP240315a dans une galaxie très lointaine (redshift z = 4,859, soit 1,2 milliard d’années après le Big Bang). L’analyse de sa contrepartie optique (AT2024eju) avec le Very Large Telescope a révélé, pour la première fois à une telle distance, des photons UV capables d’ioniser l’hydrogène. Cela prouve que certaines jeunes galaxies laissaient échapper cette lumière énergétique, contribuant à la réionisation de l’Univers. Ces résultats ont été publiés dans Nature Astronomy (Fast X-ray transient EP240315A from a Lyman-continuum-leaking galaxy at z ≈ 5 )
Une étape importante pour l’instrument AIRS de la mission ARIEL : La livraison de son modèle avionique (AVM) chez Airbus
Ariel, Atmospheric Remote-Sensing Infrared Exoplanet Large-survey, est la mission M4 du programme ‘Cosmic Vision’ de l’ESA dont le lancement est prévu en 2029. C’est une mission entièrement dédiée à l’étude de l’atmosphère des exoplanètes ; un millier d’exoplanètes vont ainsi être scrutées pendant 4 ans. La France apporte une contribution majeure avec la fourniture du spectromètre infrarouge AIRS (ARIEL Infra-Red Spectrometer) dans la bande de longueur d’onde 1.95 à 7.8 microns. Ce développement se fait sous la maitrise d’œuvre du CEA-Irfu avec les contributions majeures de l’IAS (Institut d'astrophysique spatiale) et du LIRA (Laboratoire d’instrumentation pour la Recherche en Astrophysique), le CNES assurant la maitrise d’ouvrage.
Un jalon important a été franchi à l'été 2025 pour l’instrument AIRS avec la livraison du modèle avionique (AIRS AVM) chez Airbus sur le site de Toulouse. Cette livraison est en effet l’aboutissement de quatre années de travail sur le design des cartes électroniques et plus généralement de toute la chaine de détection du spectromètre infrarouge AIRS. C’est le travail d’une équipe d’environ 20 personnes des laboratoires de l’Irfu (DAp-AIM, DIS et DEDIP) qui a permis d’atteindre les niveaux de qualité et de performance requis pour poursuivre les activités au niveau du service module du satellite dont la société Airbus a la responsabilité. D’une façon générale le modèle avionique sert à valider les interfaces électriques et dans le cas de AIRS à vérifier les fonctions nominales de l’instrument ainsi que l’intégrité des données scientifiques. Il permettra au niveau satellite de valider le fonctionnement de l’ensemble des sous-systèmes mis en œuvre pour la mission ARIEL.
La construction de LISA est lancée !
Le 17 juin 2025, à l’occasion du salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget à Paris, l’Agence spatiale européenne (ESA) et OHB System AG ont signé le contrat de construction des satellites de la mission LISA (Laser Interferometer Space Antenna). Cet événement marque officiellement le lancement de la phase industrielle de cette grande mission scientifique. Alors que le cœur de l’instrument (le système interférométrique et le suivi des positions des masses de référence) est sous la responsabilité de l’ESA, OHB System AG, en partenariat avec Thales, réalisera le satellite.
Pierre-Olivier Lagage reçoit le prix Astrophysique et sciences spatiales de l’Académie des sciences
Chaque année, l’Académie des sciences distingue des chercheurs et chercheuses d’exception à travers une cinquantaine de prix couvrant l’ensemble des disciplines, des sciences fondamentales aux applications les plus innovantes.
Le mardi 28 octobre 2025, Pierre-Olivier Lagage, astrophysicien au CEA, figure parmi les lauréats et se voit décerner le prix CNES « Astrophysique et sciences spatiales ».
Un parcours marqué par l’exploration de nouveaux mondes
Spécialiste de l’instrumentation infrarouge et des observations de disques proto- et post-planétaires ainsi que des exoplanètes, Pierre-Olivier Lagage s’implique dès 1998 dans le projet du James Webb Space Telescope (JWST). Il fait alors partie des rares astrophysiciens à défendre la présence d’un instrument couvrant le domaine de l’infrarouge thermique.
Une fois cette idée adoptée, il devient co-responsable scientifique (Co-PI) de l’instrument MIRI (Mid-InfraRed Instrument) et pilote la participation française à ce projet international d’envergure.
Une astrophysicienne de l'Irfu reçoit le prix 2025 Jeunes Talents L'Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science
La Fondation L’Oréal, en partenariat avec la Commission nationale française pour l’UNESCO et l’Académie des sciences, récompense chaque année 35 femmes scientifiques talentueuses au niveau doctorat et post-doctoral. Créé en 2007, ce programme a récompensé, à ce jour, 440 scientifiques. Le 8 octobre 2025, Leila Bessila astrophysicienne au département d'astrophysique de l'Irfu a reçu ce prix pour la physique. Spécialisée dans l'étude des ondes dans les étoiles, elle a soutenu sa thèse fin septembre et continuera ses recherches avec un contrat post-doctoral à Northwestern University de Chicago dès début 2026.
Mesures à SPIRAL2 pour la médecine nucléaire
À Caen, au GANIL (Grand Accélérateur National d’Ions Lourds/CEA-CNRS), un accélérateur de particules unique au monde a permis de contribuer au développement de la thérapie alpha ciblée. Grâce à SPIRAL2, les chercheurs ont pu mesurer des données précises sur la production de l’astate-211, un isotope prometteur pour le traitement du cancer, mais aussi sur l’astate-210, son dangereux voisin jusqu’ici mal connu.
NUCLEUS s’installe à Chooz !
Après des tests concluants des détecteurs et une première campagne de mesure des bruits de fond au laboratoire souterrain de l’Université technique de Munich (TUM), les premiers éléments clés de l’expérience — les blindages passifs et le véto muons, conçus et réalisés sous la responsabilité de l’Irfu — ont été démontés, transportés, puis réassemblés dans le sous-sol du bâtiment inter-tranches du Centre Nucléaire de Production d'Électricité (CNPE) de Chooz. Malgré des contraintes d’accès et d’espace particulièrement exigeantes, toutes les étapes de cette opération délicate se sont déroulées avec rigueur et efficacité. Ce cocon de protection, désormais en place, est prêt à accueillir d’ici la fin de l’année le cryostat abritant le cœur de l’expérience : les détecteurs cryogéniques.
À la poursuite des axions solaires : BabyIAXO prend forme
BabyIAXO marque la première étape vers l’ambitieux IAXO (International Axion Observatory)[1], qui vise à détecter les axions en provenance du cœur du Soleil. Les axions sont des particules hypothétiques, neutres et extrêmement légères, proposées dans les années 1970 pour résoudre un problème fondamental lié à l’interaction forte dans le Modèle Standard de la physique des particules. Leur interaction extrêmement faible avec la matière en fait également de bons candidats pour expliquer la matière noire. Les détecteurs représentent un véritable défi : cela nécessite des détecteurs de très haute sensibilité, capables d’identifier un éventuel signal d’axion au milieu d’un bruit de fond important, produit par les rayons cosmiques et la radioactivité naturelle. Un détecteur Micromegas, spécialement conçu pour BabyIAXO, a été récemment installé sur le site de DESY (Deutsches Elektronen-Synchrotron : synchrotron à électrons allemand) à Hambourg pour des premiers tests qui confirment les excellentes performances du système de détection tout en validant l’efficacité du blindage. Il constitue l’un des premiers éléments concrets de l’expérience BabyIAXO.
ERC COLIBRI: Non-linéarités cosmiques : impact des baryons sur les grands relevés de galaxies pour le cosmologie
Sandrine Codis, astrophysicienne dans le service "Cosmologie et Évolution des Galaxies » du Département d'Astrophysique (DAp) // UMR AIM de l’Irfu vient de recevoir la bourse européenne « ERC Starting Grant» pour son projet COLIBRI.
La cosmologie entre dans une nouvelle ère que l'on peut nommer l'ère de la cosmologie de haute précision avec des études révolutionnaires visant à cartographier la matière noire à différentes époques de notre histoire cosmique afin de cerner la nature de l'énergie noire. Le satellite spatial européen Euclid mesurera les paramètres cosmologiques avec une précision sans précédent (environ 1% sur l’équation d’etat de l’energie sombre).
Pour atteindre cet objectif ambitieux, un certain nombre de sources d’erreurs systématiques doivent être quantifiées et comprises. Le projet COLIBRI propose de contrôler de manière rigoureuse l'effet de la matière visible (les baryons) sur l'analyse conjointe des données relatives aux deux sondes cosmologiques principales que sont les effets des lentilles gravitationnelles faibles et le « clustering » des galaxies (c’est-à-dire leur distribution spatiale).
ERC Starting BlackJET : Modèles unifiés des sursauts gamma longs : des progéniteurs stellaires et trous noirs aux jets et transitoires électromagnétiques
Matteo BUGLI, astrophysicien spécialiste en modélisation numérique des supernovæ, vient de recevoir la bourse européenne « ERC Starting » pour son projet BlackJET qui fournira une description unifiée de la formation des sursauts gamma longs en modélisant de manière cohérente toutes les étapes, depuis le début de l'effondrement stellaire jusqu'à l'émission électromagnétique observée.
Matteo BUGLI, postdoc CEA au DAp de 2018 au 2022, est actuellement à l’Institut d’astrophysique de Paris et sera dès mars 2026 au département d’astrophysique de l’Irfu pour démarrer son ERC.
