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Actualités IRFU

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L'aimant NOUGAT dépasse 30 T en configuration tout supraconducteur !

NOUGAT, l'insert supraconducteur à haute température critique (SHT), a été testé pour la première fois dans une configuration entièrement supraconductrice. Couplé avec un aimant supraconducteur à basse température critique (SBT) de 18 T, il a généré un champ magnétique central de 30,06 T. C’est une étape fondamentale pour la compréhension des interactions entre bobines supraconductrices couplées dans la génération de champs magnétiques très élevés. NOUGAT avait atteint le champ record de 32,5 T en 2019 dans une station de tests à bobines résistives du LNCMI. Il a, cette fois, été testé dans une station de tests à aimants SBT mise à disposition par le laboratoire du HZDR de Dresde (Allemagne) du réseau EMFL. Ce résultat consolide la technologie de bobinage de l’insert « Metal-as-Insulation » (MI) développée par l'équipe Irfu du CEA, et permet de poursuivre l'étude du comportement de deux bobines SHT et SBT imbriquées l'une dans l'autre, notamment en ce qui concerne leurs couplages magnétique et mécanique.  

Svom détecte l’un des sursauts les plus lointain de l’Univers et permet d’observer la supernova la plus lointaine jamais détectée

Le 14 mars 2025, le satellite franco-chinois SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor) a détecté un sursaut gamma exceptionnel, baptisé GRB 250314A, provenant des confins de l’Univers. Dès le déclenchement de l’alerte par les instruments ECLAIRs et GRM, le satellite se tourne et positionne ses instruments X (MXT) et visible (VT) petits champs pour l’observation de cette source qui se révélera grâce aux observations conjointes de plusieurs observatoires et satellite dont le JWST être l’un des sursauts les plus lointain. GRB 250314A est un sursaut gamma long, provenant de l’explosion d’une étoile alors que l’Univers n’avait que 730 millions d’années et qui a voyagé pendant près de 13 milliards d'années avant d’être détecté par nos instruments. 110 jours après la découverte par SVOM, JWST est allé chercher la galaxie hébergeant ce sursaut. Les premières analyses photométriques suggèrent qu’il pourrait être associé à une supernova issue de l’effondrement gravitationnel violent d’une étoile massive en fin de vie ressemblant fortement aux supernovas locales du même type. Ce résultat pourrait indiquer une étonnante continuité dans les processus d’explosion d’étoiles massives (> 20 masses solaires), depuis les débuts de l’Univers jusqu’à aujourd’hui.

Nouvelles images et résultats scientifiques sur les galaxies avec la mission Euclid

En mars 2025, l’ESA et le consortium scientifique Euclid avaient rendu publiques les premières 63 degrés carrés (sur les 14 000 deg2 du relevé de 6 ans) d’images calibrées d’Euclid, accompagnées d’articles techniques et de premiers résultats scientifiques. Début novembre, sept nouveaux articles basés sur ces données sont publiés sur des questions traitant de la formation et de l’évolution des galaxies au fil du temps cosmique.

Détection par Einstein Probe d’une source X transitoire provenant d’une galaxie de l’époque de la réionisation de l’Univers

La mission Einstein Probe (EP), lancée en janvier 2024, vise à détecter en temps réel des explosions cosmiques en rayons X, libérant une énergie extrême. Ces phénomènes, appelés transitoires X rapides (FXT), servent de puissantes lampes de fond pour explorer l’Univers. Depuis son lancement, EP en a identifié environ 80, dont une vingtaine avec suivi au sol permettant de dater leurs galaxies hôtes. Le 15 mars 2024, EP a observé l’événement EP240315a dans une galaxie très lointaine (redshift z = 4,859, soit 1,2 milliard d’années après le Big Bang). L’analyse de sa contrepartie optique (AT2024eju) avec le Very Large Telescope a révélé, pour la première fois à une telle distance, des photons UV capables d’ioniser l’hydrogène. Cela prouve que certaines jeunes galaxies laissaient échapper cette lumière énergétique, contribuant à la réionisation de l’Univers. Ces résultats ont été publiés dans Nature Astronomy (Fast X-ray transient EP240315A from a Lyman-continuum-leaking galaxy at z ≈ 5 )

Une étape importante pour l’instrument AIRS de la mission ARIEL : La livraison de son modèle avionique (AVM) chez Airbus

Ariel, Atmospheric Remote-Sensing Infrared Exoplanet Large-survey, est la mission M4 du programme ‘Cosmic Vision’ de l’ESA dont le lancement est prévu en 2029. C’est une mission entièrement dédiée à l’étude de l’atmosphère des exoplanètes ; un millier d’exoplanètes vont ainsi être scrutées pendant 4 ans. La France apporte une contribution majeure avec la fourniture du spectromètre infrarouge AIRS (ARIEL Infra-Red Spectrometer) dans la bande de longueur d’onde 1.95 à 7.8 microns. Ce développement se fait sous la maitrise d’œuvre du CEA-Irfu avec les contributions majeures de l’IAS (Institut d'astrophysique spatiale) et du LIRA (Laboratoire d’instrumentation pour la Recherche en Astrophysique), le CNES assurant la maitrise d’ouvrage. Un jalon important a été franchi à l'été 2025 pour l’instrument AIRS avec la livraison du modèle avionique (AIRS AVM) chez Airbus sur le site de Toulouse.  Cette livraison est en effet l’aboutissement de quatre années de travail sur le design des cartes électroniques et plus généralement de toute la chaine de détection du spectromètre infrarouge AIRS. C’est le travail d’une équipe d’environ 20 personnes des laboratoires de l’Irfu (DAp-AIM, DIS et DEDIP) qui a permis d’atteindre les niveaux de qualité et de performance requis pour poursuivre les activités au niveau du service module du satellite dont la société Airbus a la responsabilité. D’une façon générale le modèle avionique sert à valider les interfaces électriques et dans le cas de AIRS à vérifier les fonctions nominales de l’instrument ainsi que l’intégrité des données scientifiques. Il permettra au niveau satellite de valider le fonctionnement de l’ensemble des sous-systèmes mis en œuvre pour la mission ARIEL.

La construction de LISA est lancée !

Le 17 juin 2025, à l’occasion du salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget à Paris, l’Agence spatiale européenne (ESA) et OHB System AG ont signé le contrat de construction des satellites de la mission LISA (Laser Interferometer Space Antenna). Cet événement marque officiellement le lancement de la phase industrielle de cette grande mission scientifique. Alors que le cœur de l’instrument (le système interférométrique et le suivi des positions des masses de référence) est sous la responsabilité de l’ESA, OHB System AG, en partenariat avec Thales, réalisera le satellite.

Pierre-Olivier Lagage reçoit le prix Astrophysique et sciences spatiales de l’Académie des sciences

Chaque année, l’Académie des sciences distingue des chercheurs et chercheuses d’exception à travers une cinquantaine de prix couvrant l’ensemble des disciplines, des sciences fondamentales aux applications les plus innovantes. Le mardi 28 octobre 2025, Pierre-Olivier Lagage, astrophysicien au CEA, figure parmi les lauréats et se voit décerner le prix CNES « Astrophysique et sciences spatiales ».   Un parcours marqué par l’exploration de nouveaux mondes Spécialiste de l’instrumentation infrarouge et des observations de disques proto- et post-planétaires ainsi que des exoplanètes, Pierre-Olivier Lagage s’implique dès 1998 dans le projet du James Webb Space Telescope (JWST). Il fait alors partie des rares astrophysiciens à défendre la présence d’un instrument couvrant le domaine de l’infrarouge thermique. Une fois cette idée adoptée, il devient co-responsable scientifique (Co-PI) de l’instrument MIRI (Mid-InfraRed Instrument) et pilote la participation française à ce projet international d’envergure.

Une astrophysicienne de l'Irfu reçoit le prix 2025 Jeunes Talents L'Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science

La Fondation L’Oréal, en partenariat avec la Commission nationale française pour l’UNESCO et l’Académie des sciences, récompense chaque année 35 femmes scientifiques talentueuses au niveau doctorat et post-doctoral. Créé en 2007, ce programme a récompensé, à ce jour, 440 scientifiques. Le 8 octobre 2025, Leila Bessila astrophysicienne au département d'astrophysique de l'Irfu a reçu ce prix pour la physique. Spécialisée dans l'étude des ondes dans les étoiles, elle a soutenu sa thèse fin septembre et continuera ses recherches avec un contrat post-doctoral à Northwestern University de Chicago dès début 2026.

Mesures à SPIRAL2 pour la médecine nucléaire

À Caen, au GANIL (Grand Accélérateur National d’Ions Lourds/CEA-CNRS), un accélérateur de particules unique au monde a permis de contribuer au développement de la thérapie alpha ciblée. Grâce à SPIRAL2, les chercheurs ont pu mesurer des données précises sur la production de l’astate-211, un isotope prometteur pour le traitement du cancer, mais aussi sur l’astate-210, son dangereux voisin jusqu’ici mal connu. 

NUCLEUS s’installe à Chooz !

Après des tests concluants des détecteurs et une première campagne de mesure des bruits de fond au laboratoire souterrain de l’Université technique de Munich (TUM), les premiers éléments clés de l’expérience — les blindages passifs et le véto muons, conçus et réalisés sous la responsabilité de l’Irfu — ont été démontés, transportés, puis réassemblés dans le sous-sol du bâtiment inter-tranches du Centre Nucléaire de Production d'Électricité (CNPE) de Chooz. Malgré des contraintes d’accès et d’espace particulièrement exigeantes, toutes les étapes de cette opération délicate se sont déroulées avec rigueur et efficacité. Ce cocon de protection, désormais en place, est prêt à accueillir d’ici la fin de l’année le cryostat abritant le cœur de l’expérience : les détecteurs cryogéniques.

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